Le dopage : de l'antiquite grecque au XXeme siecle
Avec l'évolution de la science, la présence du dopage aujourd'hui n'est pas étonnante. Or, le dopage a toujours été présent mais sous différentes formes. Dans l'Antiquité, lors des Jeux Olympiques Antiques, les athlètes grecs mangeaient de la viande de chèvre dite pour "mieux sauter", de la viande de taureau dite pour "mieux lancer" et buvaient même des potions fortifiantes. Au XIXeme siècle, parmi les athlètes d'endurance, la consommation de strychnine, de caféine, de cocaïne et d'alcool était répandue. Thomas Hicks a remporté le marathon de 1904 grâce à des injections de strychnine, de l'oeuf cru et du brandy consommés lors de la course. De plus, nous allons voir que le dopage est encore plus présent durant la guerre froide où pays communistes et pays capitalistes s'affrontent, y compris dans le domaine sportif pour montrer leur puissance.
Le dopage durant la Guerre Froide
La Guerre Froide est une guerre stratégique et idéologique. Durant cette guerre, les Etats-Unis et ses alliés européens, vainqueurs de la seconde guerre mondiale, ont affronté l'URSS et les pays communistes. C'est aussi sur les terrains sportifs, lors des Jeux Olympiques de 1945 à 1991, que les batailles ont été menées. Le bloc américain et le bloc soviétique voulaient faire apparaitre leur supériorité grâce à leurs victoires sportives. Par conséquent, afin de multiplier leurs victoires, ils ont utilisé le dopage. L'URSS créa alors "l'Homo sovieticus" c'est-à-dire un sportif qui représente l'URSS. Pour cela, l'URSS entraina des enfants dès le plus jeune âge, créant ainsi de nombreuses polémiques. Grâce à ces "homo sovieticus", l'URSS a remporté tous les Jeux Olympiques, sauf celui de 1968 qui a été remporté par les Etats-Unis avec 107 médailles contre 71 médailles pour l'URSS.
De la même façon, l'autre allié de l'URSS, la RDA, a utilisé le dopage pendant les Jeux Olympiques. Les ravages se feront sentir très rapidement, en particulier chez les femmes qui étaient dopées à la testostérone et qui finissaient par changer de sexe. C'est le cas, par exemple d'Andréas Krieger, une athlète allemande, spécialiste du lancer de poids qui a remporté les Championnats d'Europe d'athlétisme en 1986. Née sous le nom de Heidi Krieger le 20 juillet 1966 à Berlin, elle prit à son insu des anobolisants et des hormones masculines. Cela engendra chez elle de grands troubles psychologiques car elle ne parvenait plus à s'accepter en tant que femme. Il était devenu évident que sa nouvelle identité était masculine. En 1997, elle put changer de sexe grâce à une opération et adopter le prénom d'Andreas. Elle poursuivit donc le président des Fédérations Sportives de RDA, Manfred Ewald, pour dommages corporels et il fut condamné à une peine de prison avec sursis. Andreas Krieger épousa Ute Krieger-Krause en 2002. Le couple a montré sa désapprobation concernant le déroulement des Jeux Olympiques à Pékin en 2008, à moins que la Chine ne change sa politique des Droits de l'homme. Depuis, beaucoup d'anciens athlètes allemands ont dénoncé la présence du dopage en RDA. Ces dénonciations sèmeront le doute sur les pratiques des pays communistes et les nombreuses victoires obtenues, souvent grâce au dopage. Cependant, il est dit qu'en Allemagne de l'ouest, lors des Jeux Olympiques de Munich en 1952, il y avait aussi un programme de dopage à grande échelle organisé par l'Etat.
D'après ce documentaire, nous pouvons constater que ce ne sont pas seulement les pays communistes qui ont eu recours au dopage. Les Etats-Unis et les pays alliés européens qui avait envahi l'Allemagne de l'ouest avaient eux aussi eu recours à cette pratique.
Cette vidéo confirme que c'étaient les Etats qui avaient organisé ce programme, encouragés par les politiques et les ministères à faire face à l'ennemi communiste. Le but était donc de fabriquer de parfaits athlètes, grâce aux médicaments, pour rivaliser avec l'URSS et les pays communistes.
Cette vidéo confirme que c'étaient les Etats qui avaient organisé ce programme, encouragés par les politiques et les ministères à faire face à l'ennemi communiste. Le but était donc de fabriquer de parfaits athlètes, grâce aux médicaments, pour rivaliser avec l'URSS et les pays communistes.
Pour Lionel Horter c'est une question de culture et d'argent : "Dans la natation, on a eu un dopage d'Etat, institutionnalisé dans certains pays, jusqu'à la chute du mur de Berlin", raconte Horter. "Jusque dans les années 80, on se retrouvait - à l'époque on avait droit à trois nageurs par course - avec trois nageuses est-allemandes ou russes ou bulgares sur tous les podiums. Quand on prenait l'ascenseur, on se retrouvait parfois avec des femmes à barbe, c'était surréaliste. La natation de mon enfance, c'est ça… Mais c'était il y a trente ans."
Ces nageuses, à première vue, réunissent tous les critères d'un homme : des épaules larges, des bras et des cuisses musclés et une petite poitrine qui ressemble plus à des pectoraux.
L'humoriste Pierre Desproges disait : "Il y a trois sexes en Allemagne de l'Est : homme, femme et nageuse olympique".
Ces nageuses, à première vue, réunissent tous les critères d'un homme : des épaules larges, des bras et des cuisses musclés et une petite poitrine qui ressemble plus à des pectoraux.
L'humoriste Pierre Desproges disait : "Il y a trois sexes en Allemagne de l'Est : homme, femme et nageuse olympique".
Il y eut aussi un mythe de "grossesses dopantes" lors des années sombres de la Guerre Froide. On verra des entraineurs mettre enceintes des gymnastes pour que le corps produise un surcroit d'oestrogènes, ce qui améliorait les performances, puis les faire avorter dès la compétition terminée. Un exemple de ce mythe est Olga Karaseva. Celle-ci se présenta comme une ancienne gymnaste, le 21 novembre 1994, lors de l'émission "Extra" à la télévision RTL. Elle affirma alors que ses entraineurs l'avaient fait tomber enceinte contre son gré, puis l'avaient fait avorter dix semaines plus tard afin d'améliorer ses performances, en profitant des changements hormonaux, pour qu'elle soit sélectionnée aux Jeux Olympiques de 1968. Elle y remportera donc, à l'âge de 19 ans, un titre olympique avec l'équipe d'URSS. Cette déclaration confirma les bruits qui circulaient sur les pratiques supposées des Soviétiques lors des Jeux Olympique durant la Guerre Froide.